La grande ligne droite s'étend à perte de vue, à la hauteur des immensités de cette île grande comme quatorze France, peuplée d'à peine 26 millions d'habitants. Des paysages parmi les plus vieux de la planète semblent faire échos aux légendes du Dreamtime qui explique l'origine du monde selon les Aborigènes. Elles planent mystérieusement au milieu de rochers aux formes insolites, au coeur de forêts d'eucalyptus et d'acacias, au détour de formations étranges, vieilles de plusieurs millions d'années.
Après deux jours de route et de pistes en 4X4, Borroloola surgit en toute simplicité, à 970 kilomètres au sud-est de Darwin. Ici, pas de buildings, de feux rouges, ni de paillettes, mais des maisons en contreplaqué aux toits de tôles et aux larges vérandas. Selon le dernier recensement, les trois-quarts de ses 800 habitants affirment fièrement leur identité Aborigènes, membres des communautés Yanyuwa, Marra, Gundanji et Garrawa. La ville est connue pour sa beauté naturelle et sa diversité écologique. Les environs de Borroloola offrent des paysages spectaculaires, tels que les gorges de la rivière McArthur. La région est également riche en faune et en flore, avec une abondance d'oiseaux, de poissons, et de crocodiles.
La petite ville et sa région sont idéales pour découvrir des traditions locales. C'est d'ailleurs ici qu'est organisé chaque année le Malandarri Festival (appelé auparavant Waralungku DanceSite) qui célèbre la diversité des danses traditionnelles du Territoire du Nord. Ce site est un lieu culturel important géré par les communautés aborigènes locales, notamment les Yanyuwa, Garrwa, Gurdanji et Mara. C'est un endroit sacré où les connaissances ancestrales sont transmises et préservées. (http://www.artbacknt.com.au/dancesite.html).
Le festival met en valeur toute la richesse de ce peuple dont la culture vivante est considérée comme la plus ancienne au monde. Portés par l'évènement, des jeunes semblent heureux d’incarner le futur d'un peuple qui a souvent perdu ses repères au contact de notre monde moderne et matérialiste. Fiers de leurs traditions, certains dansent sous les chants des anciens, au rythme des didgeridoos et autres instruments. Les plus jeunes en profitent pour courir et jouer au ballon en toute insouciance. L’avenir est devant eux… Comme pour Yody, dont le regard témoigne la fougue d’un jeune enfant pris entre deux cultures, entre deux mondes, mais toujours fier du sang aborigène qui coule dans ses veines.
Le site de danse Waralungku est ouvert aux visiteurs qui souhaitent en apprendre davantage sur la culture aborigène et assister à des performances de danse traditionnelle. Cependant, il est important de respecter les coutumes et les règles du site, ainsi que de demander une autorisation préalable pour y accéder. La préservation et la promotion de la culture aborigène sont des éléments cruciaux pour les communautés de la région de Borroloola, et le site de danse Waralungku joue un rôle central dans ces efforts. Il offre une occasion unique de se connecter avec l'histoire, les traditions et la spiritualité des premiers habitants d’Australie.
We acknowledge the Traditional Aboriginal and Torres Strait Islander Owners of the land, sea and waters of the Australian continent, and recognise their custodianship of culture and Country for over 60,000 years.
© Photos Sébastien Cros